lehibougrandduc

 

Table des matières
 
 
 


 

 
 
Le hibou grand duc est un animal  très difficile à observer (car c’est un rapace nocturne qui s’active seulement pendant la nuit), et donc, peu connu. J’avais déjà fait un travail sur ce magnifique oiseau mais beaucoup moins complet. Il était tellement passionnant que j’ai eu envie d’approfondir le sujet et en même temps, le faire découvrir aux autres. On le surnomme « Le roi de la nuit » !!  Mais à cause de nous, les hommes, il est en voie d’extinction (voir prédateurs).   Ce rapace possède de très impressionnantes qualités que presqu’aucun autre oiseau ne possède !! De plus, c’est un volatile élégant, grand (70cm !), fort, épatant, … C’est pour cela qu’il ne faut surtout pas qu’il disparaisse.   Ce sont les raisons pour lesquelles j’ai choisi ce superbe animal.
 
 
 
Du haut de ses 70cm de haut, le hibou grand duc est le plus grand rapace nocturne d’Europe !!! Les sens les plus développés chez ce rapace sont la vue et l'ouïe.
D’où sont surnom « Le roi de la nuit » !!
Nom : hibou grand duc
Nom anglais :Eagle Owl
Nom latin : Bubo bubo (venant du son qu’il émet « bouhou, bouhou… »).
Embranchement : Cordé (Chordata)
Classe : Oiseaux (Aves)
Ordre : Strigiformes
Famille : Strigidés (Strigidae)
Genre : Bubo
Espèce : Bubo
Statut de l’espèce : Classée sur la liste rouge des espèces menacées ! !
Hauteur : 60-75 cm
Mesure de l’aile repliée : 43-47cm
Poids : 2 à 2.5kg pour les males et de 2.5 à 3.3kg pour les femelles.
Régime : carnivore
Ponte : 2-5 œufs
Envergure : de 160cm à 185 cm !!
Longévité : plus ou moins 20 ans en liberté et 60 ans en captivité.
 
 
Sur sa tête, piquée entre deux énormes yeux rouge-orangés,
un bec crochu et acéré est prêt à déchiqueter n’importe
quelle proie !!
Les yeux des rapaces nocturnes occupent une position frontale, alors que ceux des autres oiseaux sont plus ou moins latéraux. Les strigiformes ont donc une vision binoculaire très supérieure. Mais le champ visuel est réduit par la forme tubaire des globes oculaires. Comme tous les strigiformes, il est capable de « tourner » sa tête à 270° ce qui réduit le problème du champ visuel et aide pour la chasse (voir technique de chasse).
 
Sa vue est estimée 45 à 110 fois plus sensible que l’homme !!
Au dessus de ses yeux, deux aigrettes (ou houppe) d’environ
 7cm de haut forment sa « couronne ». Si l’oiseau est excité ou
dérangé, il les dresse verticalement.
LES AIGRETTES NE JOUENT AUCUN RÔLE DANS L’AUDITION !!
Ressemblant  aux branchages, son plumage est brun-roussâtre dessus, taché et rayé de brun noir. Le dessous est plus clair, avec des zébrures transversales de couleur brun foncé. Son plumage est parfait pour se fondre dans le décor…
Jeune : Couvert de duvet blanc-jaunâtre à la
 naissance. Plumage duveteux gris et strié chez le juvénile ;
partant aux alentours de 2 ans.
 

 

vLes ailes

En vol : Ses larges ailes (3 fois supérieures à son corps), rondes et larges lui sont typiques. D'une envergure à peine inférieure à celle de l'aigle royal, soitjusqu’à 185cm!Il est vraiment impressionnant dans les airs. Son importante surface alaire lui permet de planer très bien. Les battements sont très énergiques et entrecoupés de glissements rapides, pendant lesquels le hibou a les ailes arquées (voir photo 2). Sa grande puissance de vol lui permet de faire de très longs déplacements au sein de son vaste domaine vital. Et la mesure de ses ailes repliées est de plus ou moins 40cm.
De plus, il est réputé pour ses battements d’ailes silencieux qui lui permettent de s’approcher au maximum de sa proie sans que celle-ci ne le remarque (voir technique de chasse).
Les serres du hibou grand duc comportent 4 doigts ;Chaque doigt est pourvu d'une griffe très acérée et longue.  Au contraire des rapaces diurnes, les rapaces nocturnes ont des poils sur les serres car ils avalent leurs proies sans les « déchiqueter » tandis que les rapaces diurnes le font. Des proies de plus de 3 kg peuvent être emmenées en l'air et plusieurs observations relatent d'un grand-duc transportant un renard adulte dans les serres !
 
 
Chez le hibou, l’oreille externe est particulièrement développée. La fente auriculaire, fréquemment en forme de croissant, est bordée de deux plis cutanés (de la peau) mobiles, qui, rapprochés ou écartés à volonté, ouvrent plus ou moins le conduit auditif et permettent de capter les sons venant de l’avant ou de l’arrière.
 
 
 
Le grand duc D’Europe vit dans la plupart de l’Europe, dans
 
 
quelques pays d’Afrique du Nord, et en Asie. 

 
Il peut autant vivre dans la toundra que dans le désert !! Dans la montagne, son altitude maximum de nidification est de 2000m. Les hiboux grand duc ne réalisent aucune construction pour élever leur nichée.L'habitat de ce nocturne doit être composé de 3 éléments : Des falaises ou rochers, des bois et des zones ouvertes, et si possible un point d'eau (étang, rivière ou fleuve). La présence de falaises (grandes ou petites) est un élément déterminant. Le hibou grand duc, se repose dans les falaises. Le grand duc a besoin d'une zone forestière et/ou de zones "ouvertes" (prairies, champs…) où il trouve bon nombre de proies. Ces zones sont favorables pour la chasse (voir trois photos ci-dessous).
 

Le hibou grand duc est un rapace nocturne (qui s’active pendant la nuit). Son corps est massif.
Cette espèce est monogame et les couples sont unis pour la vie. Si l'un des partenaires venait à mourir, il est généralement remplacé en moins d'un an, l'autre demeurant sur le territoire.
La maturité sexuelle survient chez cette espèce entre 2 et 3 ans. La femelle est en général plus grande et plus lourde que le mâle.
Au cours d'une journée, le grand-duc fréquente 2 types de lieu :
Les gîtes diurnes : le grand-duc y reste caché toute la journée, en solitaire. Chaque oiseau en possède plusieurs. Abrités de la lumière, ces gîtes se trouvent au fond d'une niche, dans une anfractuosité de rocher ou derrière un buisson. Ces gîtes doivent également être cachés car le jour, le hibou grand-duc est couramment harcelé par ses propres proies (corneilles et petits passereaux généralement). Il ne se nourrit jamais dans ses gîtes diurnes mais peut y laisser des pelotes de rejection. 
Les postes de chant et de dépeçage : ils se situent généralement au sommet des crêtes ou sur une forte branche. Faciles à reconnaître, on y trouve des restes de repas, des pelotes et des fientes.
 
Vers la fin du mois de février, alors que certains versants de la montagne sont encore enneigés, le rapace manifeste par des cris le désir de s’accoupler. A terre, les plumes tellement collées au corps qu’il semble d’une sveltesse inhabituelle, le mâle, la tête haute, le cou gonflé et faisant ressortir la tache blanche qui orne sa gorge, tourne autour de sa compagne. La parade commence au crépuscule et se poursuit pendant une partie de la nuit. Puis les deux adultes s’élèvent dans le soir très haut dans le ciel. C’est à peu près tout ce que l’on sait sur les « noces » de ces hiboux car ils sont devenus extrêmement rares, sauvages et qu’ils vivent dans l’obscurité, il est très difficile de les observer à un tel moment.
 
En Europe, la ponte a lieu entre la mi-avril et la mi-mars et comporte entre deux et cinq œufs, ronds et blancs (60 x50mm).
L’incubation (période où la femelle couve) commence dès que le premier œuf est déposé.
 Les autres suivent à deux ou quatre jours d’intervalle. La femelle va couver pendant plus ou moins 35jours ; certains poussins naissent donc très en avance par rapport aux autres, et gardent cette précocité pendant toute la période de croissance, ce que représente pour les cadets un grave danger pendant les périodes de pénurie (plus assez à manger). 
 
Le couple, capable de défendre la couvée avec courage, n’hésite pas à tuer les plus faibles de ses enfants lorsqu’il ne trouve pas de nourriture, mais il est souvent devancé par le plus vigoureux de ses enfants. Ce contrôle rigoureux, qu’en aucun cas il ne faut prendre pour de la cruauté, permet aux hiboux d’équilibrer la densité de leurs populations en fonction des ressources dont ils disposent. Pendant les années d’abondance, la plupart des hiboux se reproduisent et les jeunes survivent presque tous. Dans le cas inverse, un grand nombre de femelles ne pondent pas et celles qui le font sont obligées de sacrifier quelques-uns de leurs petits ; ceux qu’elles n’ont pas éliminés meurent souvent au début de leur vie « solitaire », car, faute de gibier, ils n’ont pas pu apprendre à chasser. En période normale, c’est le mâle qui nourrit sa partenaire durant toute la période d’incubation, et, plusieurs fois pendant la nuit, il rejoint sa couveuse avec une proie, qu’il tient, selon la taille de celle-ci, dans son bec ou entre ses griffes. Il n’offre pas directement sa « capture », mais la dépose, à proximité de leur abri, dans un endroit prévu pour cet effet et où aura lieu le festin. Les petits s’éloignent de leur refuge avant de pouvoir prendre leur essor (prendre son envol) et se déplacent sur les rochers des alentours, où leurs parents les rejoignent pour les nourrir. Au bout de sept semaines, ils commencent à faire leurs premiers essais de vol, mais à dix semaines environ, ils ne sont pas encore capables de s’élancer du haut des escarpements pour planer ou battre lentement des ailes.

 
La famille « hibou » reste unie pendant toute l’été, et, durant cette période où la vie, en principe, est facile, les oisillons apprennent progressivement à chasser seuls. Quand, au début de l’automne, les feuilles jaunissent et que celles qui n’ont pas résisté aux premières rafales de vent couvrent déjà le sol, on entend à nouveau le cri perçant du hibou. Mais, cette fois, le chant n’annonce pas le « temps des noces ». C’est un avertissement donné aux jeunes qui ont récemment acquis leur indépendance : au crépuscule, tous les mâles adultes font savoir aux inexpérimentés qu’ils doivent partir en recherche d’un autre domaine.

 
Le grand duc est carnivore et a le régime le plus varié des rapaces d’Europe (pratiquement tout y passe !!!!!). Il est le plus puissant de chasseurs nocturnes ; il capture un très grand nombre d’animaux ; toutes les proies qu'il peut maîtriser. 
Chez les mammifères, il capture aussi bien des micromammifères (rongeurs), des lièvres et lapins, des hérissons, des marmottes (montagne), des faons de chevreuils, des renards, des mustélidés (hermine, martre), ainsi que des chats (domestiques ou sauvages) et des petits chiens. 
Chez les oiseaux, il prélève des oiseaux allant du troglodyte aux hérons cendrés ou aux coqs de bruyères adultes. Il prélève surtout des corvidés, des rapaces diurnes (buses, faucons et même circaètes !), d'autres rapaces nocturnes (chouettes effraies, chouettes hulottes et hiboux moyens-ducs notamment), des limicoles (qui vit ou se nourrit dans la vase), des anatidés (oiseau palmipède comme le canard) et quelques gallinacés (perdrix en plaine, lagopède en montagne, il serait même capable de tenir tête à un aigle royal !!!!). 
S'il en a l'occasion, il ne dédaigne pas des œufs, des reptiles, des amphibiens, des poissons, des insectes. Par ailleurs, le grand-duc ne capture pas forcément les proies les plus abondantes mais celles qui sont le plus faciles à attraper et les plus rentables. 
En Europe, 70% des proies environ sont des mammifères et 20% sont des oiseaux. Ces diverses données  sur la nourriture du grand duc mettent donc en évidence l’extrême utilité de ce prédateur, débarrasse la campagne de nombreuses espèces nuisibles. 
 
 
 
 
 
Après avoir descendu l’œsophage, les rongeurs et petits oiseaux arrivent intacts dans l’estomac, où ils sont digérés. Cependant, beaucoup d’éléments, tels que les os, (les plumes), les ongles, les becs, les griffes,…ne peuvent être réduits par les sucs digestifs et doivent être régurgités. Quelques heures après son « indigestion », l’oiseau fait remonter ces résidus et les recrachent sous formes de pelotes de réjections. En général, elles mesurent de 50mm à110mm de long et de 25mm à 35mm de diamètre. Elles sont généralement de couleur gris clair.
 
 
Les hiboux quittent leur refuge vers la fin de l’après-midi, volent d’un perchoir à un autre. On a très longuement pensé que ces volatiles se déplaçaient dans l’obscurité grâce à leur vue. Mais, bien qu’ils aient une vue extraordinaire (soit qu’ils sont capables de voir une souris sur le sol de la forêt), même par une nuit très sombre, les ornithologues sont parvenus à la conclusion que ces animaux ne se servent pas de ce sens pour se diriger dans l’obscurité. En fait, ils ont une connaissance totale et absolument parfaite du terrain sur lequel ils évoluent, et déterminent avec une très grande précision de l’emplacement de tous les troncs, des branches et des rochers qui se trouvent sur leur aire de chasse. Ils se posent de nombreuses fois pour localiser ces obstacles et s’en souvenir. 
Cet apprentissage commence dès que l’immature (le jeune) abandonne pour la première fois son abri et avance prudemment le long du support sur lequel il est posé. Petit à petit, son domaine s’élargit. Mais il est impossible de l’obliger à voler au-delà de sa région explorée. Même devenu adulte et ayant établi son propre domaine, il continue à ne pas franchir les limites de ce qu’il connait et ne se risque pas à s’élancer jusqu’à un arbre situé à quelques mètres seulement de ses frontières, car il se trouverait sur une zone qu’il n’a jamais visitée auparavant et dont il ignore la topographie.
Au fur et à mesure que l’aube s’annonce, les rapaces qui proclamaient par des cris perçant leur droit à la propriété se font silencieux, car le moment est venu de se mettre en quête de gibier…Du haut de leur perchoir (ou observatoire), ils scrutent soigneusement les environs, en tournant légèrement la tête à chaque fois qu’un bruit suspect parvient jusqu'à eux (par exemple les pas feutrés d’une souris sur les feuilles mortes, ou un oiseau qui s’agite dans les branches,…) afin de découvrir où se trouve une éventuelle proie. Une fois encore, ce n’est pas sa vue qui aide le « prédateur » ; c’est son ouïe extrêmement subtile qui le renseigne et le guide. De plus, grâce à l’extrême mobilité de leur rachis cervical, ces oiseaux peuvent situer avec exactitude d’où vient le bruit. Cette particularité, qui est un énorme atout (par exemple chez le hibou grand duc : il peut former un angle de 270° !!) qui en plus joue double rôle :
-         Si le hibou devait à chaque instant faire volte-face pour percevoir le moindre murmure de la nuit, le frôlement de ses griffes sur l’écorce de la branche qui lui sert de « poste de guet » serait aussitôt entendu par ses proies, qui sont presque toutes dotées d’une ouïe très sensible.
 
-         Et, en tournant ainsi la tête, le rapace, dont les yeux sont capables d’une excellente perception à grande distance, peut surveiller un très vaste champ.
En revanche, la vision de près semble médiocre, ainsi que la vision des couleurs, étant donné la pauvreté de la rétine en cônes (cellules responsables de la vision) Il est possible que ces volatiles aient comme vision du monde une image grisâtre délicatement nuancée.
Pour que les scientifiques confirment que ces rapaces nocturnes chassent en se guidant au son, il a fallu, pour obtenir une certitude, faire des expériences. Les zoologues Roger Payne et William Drury, de la « Hathaway School of Conservation » ont réalisé ces travaux ; Une chouette a été introduite dans une chambre noire, parfaitement hermétique et dont le sol était recouvert de feuilles mortes. Chaque fois qu’ils lâchaient une souris dans la cage, le rapace tournait immédiatement la tête vers celle-ci, qu’il ne pouvait pas voir mais, dont on entendait les petits pas feutrés, puis au moment où le rongeur s’arrêtait, le chasseur se laissait tomber dessus avec une précision extraordinaire !! Cette expérience, qui fut renouvelée plusieurs fois donna à chaque fois le même résultat ! Sans aucune lumière, uniquement guidé par son ouïe, un prédateur nocturne arrive à ses fins. On rejeta l’idée que l’odorat jouait un rôle car le chasseur attrapait un objet « mouvant » (qui n’a pas d’odeur !!) avec la même précision. Et, pour compléter l’expérience, on ferma les fentes auriculaires de l’oiseau, qui, dès lors, échoua toutes tentatives de capture.
 
On peut aussi se demander pourquoi la proie n’entend pas son assaillant quand celui-ci quitte son perchoir. La réponse est simple : Il est absolument impossible de capter le bruit quand le volatile se glisse dans l’air, car une épaisse couche de plumes lâches et souples recouvre entièrement son corps, à l’exception de l’extrémité de la queue et du bec. Le silence en vol est assuré d’une part par le velouté des pennes (longues plumes), qui supprime le frottement, d’autre part par le vexille (chacun des deux côtés de la plume) externe d’une ou deux rémiges (grandes plumes rigides de l’aile) primaire, qui est transformé en peigne dont « les dents » amortissent le bruit des battements. Certains scientifiques affirment qu’il ne se produit même pas de vibrations ultra-soniques. S’il n’en n’était pas ainsi, il serait très difficile, si pas impossible, aux  strigiformes d’abattre un quelconque gibier, étant donné que la longueur de leurs ailes et de leur appendice caudal (prolongement de la queue) ne leur permet pas de réaliser les changements de directions rapides qu’exige la poursuite entre les troncs rapprochés des arbres. 

 
La chasse débute donc par l’écoute. Elle se poursuit par une « inspection » circulaire du territoire qui permet de vérifier la position exacte de la « future victime » et les possibilités d’attaque. Puis, le prédateur effectue un court vol silencieux et se laisse tomber sur sa proie en plantant ses griffes puissantes. Si la proie est petite, il va la manger tout de suite. Le festin, apparemment simple, est en réalité assez compliqué étant donné la mauvaise qualité de la vision de près. Le hibou doit, avec son bec et ses vibrisses (« moustaches » près du bec voir photo), tâter sa proie avant de la manger. Si celle-ci est trop grande pour être avalée en une seule fois, il la dépèce. 
 
 

 
 
Comme le hibou grand duc est un rapace nocturne, durant le jour il reste immobile et silencieux dans le creux d’un arbre ou dans un buisson,…pour ne pas attirer l’attention des prédateurs diurnes. Mais si, malgré cela, l’un d’eux est surpris, il tente de se débarrasser de son agresseur en l’effrayant ;
Penché en avant, les plumes gonflées, les ailes ouvertes et claquant du bec, l’oiseau paraît deux fois plus gros qu’il ne l’est en réalité. Son aspect est si terrifiant que l’ennemi, dérouté, s’arrête un instant. Cette brève hésitation laisse au volatile le temps de s’enfuir. 
L’espèce est en voie de disparition et réside sur la liste rouge des espèces menacées ! ! Il a fallu des programmes de réintroduction, à partir des années 70, pour revoir ce magnifique oiseau chez nous. Aujourd’hui, seulement une trentaine de couples nichent en Belgique ! Le prédateur le plus dangereux pour cette espèce est l’homme, son besoin « vital » de tout contrôler et toutes ses inventions… Et si la destruction par le fusil a heureusement disparu, elle a été remplacée par celle liée aux aménagements de l’Homme :
-         Les pesticides agricoles
 
-         Les poisons utilisés contre les rongeurs ; ils s’accumulent dans les maillons de la chaîne alimentaire. Pour le grand duc, le grand prédateur au sommet de la chaîne, ces produits sont présents en tel quantités qu’ils deviennent toxiques et même mortels !
-         La pollution lumineuse ; les phares de voitures, … car il est très sensible aux éblouissements. 
-         Collisions avec des véhicules, des lignes hautes tensions,…
-         Électrocution,…

 
Un peu partout dans le monde, les oiseaux de nuit sont assimilés aux revenants, aux âmes en peine et aux défunts qui reviennent gémir, la nuit, près de leur ancienne demeure. Le hibou (ou chouette), était considéré comme un oiseau de mauvaise augure et son cri répété présageait une mort prochaine dans le voisinage. Son apparition n’était considérée comme néfaste que s’il chantait. Sinon, il était considéré comme de bon augure. En Europe, il existait une coutume où l’on clouait un hibou sur la porte de la grange, ou encore on l’accrochait par les pattes, vivant, à un arbre, pour conjurer les maléfices ou éloigner les sorciers. Il n’est malheureusement pas certain que cette pratique barbare aie disparu.
Dans l’Altaï, le costume du chaman, est souvent orné de plumes de grand duc. Cet oiseau nocturne est réputé pour écarter les esprits, c’était l’attribut des devins en raison de sa clairvoyance, la chouette était l’oiseau d’Athéna (Minerve) «aux yeux de chouette ». Elle symbolisait le don de clairvoyance des devins. Victor Magnien a écrit cette phrase : «Le hibou (ou chouette), symbolise la réflexion qui domine les ténèbres ». Oiseau nocturne, en relation avec la lune, il ne peut supporter la lumière du soleil, et s’oppose à l’aigle qui, lui, la reçoit « les yeux ouverts ».
Dans la Grèce antique, le hibou, oiseau sacré d’Athéna, était symbole de courage et de la sagesse. 
Chez les Aztèques, le hibou était, avec l’araignée, l’animal symbolique du dieu des enfers.
Dans la Chine ancienne, le hibou était un oiseau terrible qui était sensé dévorer sa mère. Jouant un rôle important, il symbolisait l’excès de yang avec ses manifestations destructrices. Se manifestant au solstice d’été, il état associé au tambour et à la foudre, et était aussi en rapport avec la forge. Par sa signification d’excès de yang, il provoquait la sécheresse ; et les enfants nés le jour du hibou (solstice d’été) avaient la réputation d’être violents, voir parricides (qui tue son père). Le hibou, qui était toujours considéré comme un animal féroce et néfaste, est aussi un des plus anciens symboles de la Chine. Il remonte aux époques dites mythiques, et selon certains auteurs, il pourrait se confondre avec le Dragon-Flambeau, emblème de la seconde dynastie, celle des Yin.
Pour les Indiens de la prairie d’Amérique du Nord, « le hibou a le pouvoir de donner aide et protection la nuit », ce qui explique l’emploi de plumes de hibou lors de certaines cérémonies rituelles. 
De nos jours encore, le hibou (ou chouette) est, pour les ethnies indo-américaines, une divinité de la mort et gardienne des cimetières. Les régions françaises ne font pas exception à la règle, le hibou (ou chouette) est très souvent lié à la mort. Ainsi on croyait, qu’après la mort, les vieilles filles se transformaient en hibou et elles allaient crier la nuit. Encore aujourd’hui, le terme de « vieille chouette » est utilisé pour désigner une vieille femme.  
La chouette est donc « universellement associée à la mort et aux ténèbres ; et il est curieux der constater, sachant cela, que dans les langues latines, le mot         « chouette » pouvait aussi désigner la jolie femme, et par extension tout ce qui est agréable et de bon présage !  
La chouette est aussi une lettre de l’alphabet égyptien ; c’est la lettre « m ».  Elle faisait partie des porte-bonheur très appréciées dans L'Egypte au temps des pharaons.  Elles avaient, d'après les Egyptiens, un pouvoir magique qui protégeait celui ou celle qui les portaient.
Ces amulettes étaient souvent portées en bijoux, on en a également retrouvé des quantités accompagnant les momies des pharaons.
 
 
Le texte :
-         Encyclopédie Univesalis
-         Wikipédia
-         « La faune », tome 5 : l’Eurasie et l’Amérique du Nord, 1972 « Grange Batelière ».
-         « Le symbolisme animal », Jean-Paul Ronecker, 1994 Edition Dangles
-         « Guide des oiseaux de France et d’Europe », R. Peterson; G. Mountfort; P.D.A Hollum, P. Géroudet, 2004 Edition delachaux et niestlé
-         http://www.oiseaux.net
-         http://www.dinosoria.com